
Dans la culture rwandaise traditionnelle, y compris chez les Tutsi, il existe une préférence pour les mariages entre cousins croisés, en particulier les cousins matrilatéraux (fils du frère de la mère, ou « mother’s brother’s daughter » en termes anthropologiques pour une femme épousant ce cousin).
Cette pratique n’a pas un nom spécifique unique comme une « coutume nommée » distincte, mais elle est décrite comme une préférence matrimoniale pour les « ababyara » en kinyarwanda, qui désigne les cousins croisés (cross-cousins), considérés comme des partenaires de mariage permis et souvent privilégiés.
(journals.openedition.org).
Chez les élites tutsi historiques, on observe également des mariages avec des cousines patrilatérales parallèles (fille du frère du père, ou FBD), appelées parfois « mushiki » ou « abashiki » en termes classificatoires, bien que cela soit moins courant parmi les classes populaires et plus lié à des pratiques d’endogamie élitiste pour préserver le pouvoir et les biens.
Dans l’histoire rwandaise, particulièrement parmi les Tutsi, les mariages entre cousins croisés (cross-cousins) étaient une pratique préférentielle, ancrée dans le système de parenté dravidien-like des sociétés bantoues interlacustres.
Ce type de mariage, souvent bilatéral (incluant les cousins patrilatéraux et matrilatéraux), était permis et encouragé pour préserver le statut social, la richesse et les alliances politiques, surtout au sein des élites et de la royauté tutsi. Le terme kinyarwanda « ababyara » désigne ces cousins croisés « marriageables » et leurs descendants, transmettant la « marriageabilité » à travers les générations.
Voici quelques exemples historiques et contextuels tirés de la tradition et de la royauté:
MuTutsi (un autre figure ancestrale) cherche une fiancée parmi les nièces de Sabizeze, soulignant les mariages intergénérationnels avec des parentes croisées.
Plus récemment, Yuhi V Musinga (1896-1931) épouse des femmes de clans liés (Abega, Abakono), souvent par liens croisés, orchestrés par sa mère Kanjogera pour préserver le trône. Son fils Mutara III Rudahigwa (1931-1959) épouse Nyiramakomali, dont le remariage avec un cousin royal illustre les recirculations endogames
Les pratiques royales impliquaient souvent la sélection de reines de secours parmi les consorts du roi précédent avec des liens claniques, y compris des cousines, nièces ou sœurs, pour maintenir la continuité lignagère. Cela reflète l’endogamie clanique et les mariages avec des parentes pour renforcer les alliances internes.(historywithirebe.substack.com).
Avec la colonisation belge, l’indépendance et surtout l’après-génocide de 1994, cette coutume endogamique a évolué. Pourtant, ces pratiques ancestrales restent un témoignage fascinant de la résilience culturelle rwandaise, où l’amour et le mariage étaient des outils de survie et de pouvoir.
Ces coutumes persistent dans la société rwandaise contemporaine : les mariages entre cousins restent permis et pratiqués, avec des effets durables sur les réseaux sociaux et économiques.
Résistant Congolais