REMANIEMENT EN RDC : CHAISES MUSICALES AU PALAIS, SYMPHONIE DE DECEPTIONS DANS LA RUE CONGOLAISE !

En République Démocratique du Congo, le remaniement gouvernemental annoncé le 8 août 2025 par le président Félix Tshisekedi a fait couler beaucoup d’encre, mais pas pour les bonnes raisons.

Loin d’être la bouffée d’air frais attendue dans un pays miné par l’insécurité, l’inflation galopante et les crises humanitaires, cette équipe remaniée – maintenue à 54 membres sous la houlette de la Première ministre Judith Suminwa – est rapidement devenue synonyme de « chaises musicales » : un jeu politicien où les postes se redistribuent sans véritable innovation, recyclant les mêmes figures usées au pouvoir.

On prend les mêmes et on recommence! Les critiques fusent de toutes parts, dépeignant un gouvernement qui, au lieu de briser les chaînes du passé, prolonge l’immobilisme et la déception populaire.

Au cœur des reproches, le manque criant de rupture avec l’ancien régime. Sur les 54 ministres, 15 conservent leurs portefeuilles et 9 ne font que permuter, comme si l’on réarrangeait les meubles dans une maison en ruine. Des noms familiers comme Guy Kabongo à la Défense ou Patrick Muyaya à la Communication restent en place, malgré des bilans jugés catastrophiques en matière de sécurité et de gestion des crises. D’autres, comme l’ancienne ministre de la Jeunesse, Noëlla Ayeganagato, proche de la très liquide Fifi Masuka, critiquée pour son incompétence, se retrouve miraculeusement vice-ministre des affaires étrangères, dans l’étonnement général !

Pour les observateurs, ce n’est pas une équipe de combat prête à affronter les défis, mais un « bricolage politicien » qui privilégie les équilibres partisans au sein de l’Union sacrée, au détriment de la compétence et du renouveau. « Un triste miroir du passé« , résument certains, où les postes servent de récompenses pour apaiser les alliés plutôt que de leviers pour transformer le pays.

Pire encore, ce remaniement des chaises musicales semble sourd aux urgences nationales.

L’insécurité persistante à l’Est, avec ses massacres et ses déplacements massifs, n’a pas poussé à une refonte des portefeuilles clés comme la Défense ou l’Intérieur. Au contraire, les ministres inefficaces sont reconduits, exacerbant la frustration face à l’inflation, la dépréciation du franc congolais et les infrastructures défaillantes.

« Ce n’est pas une machine de guerre, mais un prolongement de l’attentisme », tonne l’opposition mais aussi des voix critiques au sein du pouvoir, pointant un gouvernement qui tourne le dos aux réalités du terrain, préférant les compromis internes aux actions concrètes.

L’ouverture à l’opposition, vantée par le palais présidentiel, n’est qu’une façade. Certes, des figures modérées comme Adolphe Muzito (vice-Premier ministre au Budget) ou Floribert Anzuluni ( société civile) intègrent l’équipe, mais l’absence des figures représentatives vertébrées sans oublier la société civile la plus engagée, fait grincer des dents. Cette « ouverture factice » est vue comme une manœuvre pour verrouiller l’Union sacrée et éviter un dialogue authentique, laissant de côté les voix dissidentes qui pourraient bousculer le statu quo.

Et que dire de la déconnexion apparente du président Tshisekedi avec les attentes du peuple ?

Accusé d’être « déconnecté » des réalités quotidiennes, il est blâmé pour ce « replâtrage politique » qui ignore les promesses d’un gouvernement resserré et inclusif. Des scandales récents, comme les démissions pour détournement, n’ont pas suffi à purger le système ; au lieu de cela, le népotisme, la corruption et l’absence de mérite persistent, avec des incohérences flagrantes comme deux portefeuilles agricoles dans une équipe déjà éléphantesque. Pour les critiques, ce remaniement n’est qu’une occasion manquée, un moyen de gagner du temps face à un chaos croissant.

Du côté des Congolais, l’appréciation générale est un mélange amer de scepticisme et de colère, loin du soutien espéré. Sur les réseaux sociaux les réactions négatives dominent : « rien de nouveau », « équipe qui perd » reconduite malgré les échecs, absence de jeunes talents véritablement engagés ou de compétences éprouvées. La majorité clame sa déception : une « grosse déception » qui risque d’exacerber le mécontentement, avec des appels à un vrai changement résonnant comme un avertissement pour l’avenir.

Dans un pays où les crises s’empilent, ce gouvernement des chaises musicales pourrait bien être le prélude à une symphonie de contestations dans la rue.

Résistant Congolais

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