LA CRISE EN RDC SOUS LES PROJECTEURS: RONNY JACKSON, ENVOYE DE TRUMP EN RDC, SECOUE LE CONGRES

Washington, 25 mars 2025 – Dans une salle du Congrès américain, l’atmosphère est tendue. Le sous-comité africain de la Chambre des représentants tient une audition cruciale intitulée « Métaux, minéraux et exploitation minière : comment le Parti communiste chinois alimente les conflits et l’exploitation en Afrique ».

Au centre des débats : la République démocratique du Congo (RDC), un géant minier ravagé par des décennies de conflits, où le cobalt, le cuivre et l’or attisent les convoitises internationales. Mais ce jour-là, c’est le représentant républicain Ronny Jackson qui vole la vedette, avec des déclarations aussi audacieuses que controversées.

UN ENVOYE SPECIAL AU CŒUR DE LA TOURMENTE

Fraîchement revenu d’une tournée dans la région des Grands Lacs – RDC, Rwanda, Burundi, Ouganda et République du Congo –, Jackson, désigné comme « envoyé spécial » de Donald Trump par la présidence congolaise, n’y va pas par quatre chemins.

Devant le sous-comité, il dresse un tableau accablant de la situation en RDC, où il a rencontré le président Félix Tshisekedi le 17 mars. « L’est du Congo, c’est le Far West, une zone totalement ingouvernée », lance-t-il, décrivant un Kinshasa impuissant face à l’insécurité galopante. Le groupe rebelle M23/AFC, accusé par la RDC d’être soutenu par le Rwanda, contrôle désormais les deux plus grandes villes de l’est, Goma et Bukavu, exacerbant une crise humanitaire déjà dramatique.

CORRUPTION ET PILLAGE : LE FAR WEST MINIER

Jackson ne s’arrête pas là. Il dénonce un système de corruption endémique qui gangrène l’économie congolaise et décourage les investisseurs étrangers, notamment américains. « Une entreprise suisse valorisée à 18 milliards de dollars s’est vu infliger une facture fiscale de 80 milliards, réduite à 1 milliard après négociation», illustre-t-il, pointant du doigt des pratiques fiscales abusives. Il accuse les élites congolaises de s’enrichir sur le dos d’une population affamée, tandis que des entreprises chinoises, qui contrôlent près de 90 % du secteur minier en RDC selon l’expert Joseph Mulanguramu, prospèrent en payant des pots-de-vin. « Les Chinois jouent un jeu que nous ne pouvons pas jouer», déplore Jackson, appelant à une intervention américaine pour rétablir un terrain de jeu équitable.

Les témoignages des experts présents à l’audition, comme Sasha Lezhnev de The Sentry, enfoncent le clou. Lezhnev révèle que des enfants dès l’âge de 8 ans travaillent dans les mines de cobalt pour 2 dollars par jour, exposés à des glissements de terrain et à des maladies. « Les entreprises chinoises ferment les yeux sur ces abus », accuse-t-il, tandis que Théodore Dangala, d’Accountable Africa, dénonce la pollution des terres agricoles par des projets miniers chinois, exacerbant les tensions communautaires.

L’OMBRE CHINOISE ET LES ENJEUX GEOPOLITIQUES

Au cœur des discussions, un acteur domine : la Chine. Avec des investissements massifs dans le secteur minier congolais, Pékin a sécurisé un quasi-monopole sur les minerais critiques, essentiels pour les batteries des véhicules électriques et les technologies vertes. Mais à quel prix ? Lezhnev pointe du doigt le commerce d’or de conflit, qui finance des groupes armés soutenus par le Rwanda, avec une raffinerie rwandaise exportant pour 800 millions de dollars d’or illicite. Il évoque aussi un détail troublant : les banques centrales africaines, comme celles de Tanzanie et du Ghana, achètent de l’or en quantités record, potentiellement pour masquer des activités illicites grâce à leur immunité souveraine. Une pratique qui complique les efforts de sanctions internationales.

Jackson, lui, voit dans cette domination chinoise une menace directe pour la sécurité nationale américaine. « Si nous ne nous impliquons pas, la Chine et la Russie combleront le vide », avertit-il, faisant écho aux préoccupations de la représentante Sara Jacobs sur les coupes dans l’aide étrangère sous Trump, qui ont affaibli des programmes comme celui d’USAID pour la traçabilité des minerais.

DES SOLUTIONS SUR LA TABLE, MAIS DES DEFIS IMMENSES

Face à ce tableau sombre, des solutions émergent. Le président du sous-comité, Chris Smith, annonce la réintroduction du Cobalt Supply Chain Act, une loi visant à bloquer l’entrée sur le marché américain de cobalt raffiné en Chine, suspecté d’être extrait par du travail forcé ou enfantin. Jackson soutient l’initiative, proposant d’y inclure des restrictions sur les approvisionnements en armes pour en maximiser l’impact. D’autres recommandations fusent : standardiser la définition de l’or « propre », soutenir des projets comme le barrage Grand Inga pour réduire la dépendance à la Chine, ou encore créer une task force sur l’or illicite.

Mais les défis restent colossaux. La RDC, avec ses ressources immenses et ses conflits interminables, est un puzzle géopolitique complexe. Une déclaration controversée de Jackson sur l’histoire de l’est congolais, si elle est confirmée, risque de compliquer davantage les relations déjà tendues entre Kinshasa et Kigali.

UN APPEL A L’ACTION

En quittant l’audition, une chose est claire : la RDC est à un tournant. Pour Jackson, la stabilisation de l’est congolais est une condition sine qua non pour attirer les investissements américains et contrer l’influence chinoise. « Nous devons créer un environnement pacifique pour que les entreprises américaines puissent investir », martèle-t-il, reprenant les mots qu’il avait prononcés à Kinshasa. Mais dans un pays où la corruption, les conflits et les intérêts étrangers s’entremêlent, la route vers la paix et la prospérité semble encore longue.

VOICI UN RESUME DE L’INTERVENTION DE L’ENVOYE SPECIAL DE DONALD TRUMP EN RDCONGO: LE PARLEMENTAIRE AMERICAIN @REPRONNYJACKSON CE MARDI 25/03/25 DEVANT LA SOUS-COMMISSION DE LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS POUR L’AFRIQUE QUI ORGANISAIT UNE AUDITION INTITULEE « METAUX, MINERAUX ET EXPLOITATION MINIERE : COMMENT LE PCC ALIMENTE LES CONFLITS ET L’EXPLOITATION EN AFRIQUE ».

· « Ils auront besoin que des entreprises étrangères du secteur de l’internet viennent s’y installer. Pour l’instant, c’est impossible, car le niveau de sécurité requis n’est pas assuré et la corruption est omniprésente. La corruption est omniprésente. »

· « Mais, vous savez, lors de ma visite, j’ai été choqué par le niveau de corruption. J’ai parlé à une entreprise suisse ce matin, qui m’a dit que sa valeur était d’environ 18 milliards de dollars et qu’elle avait reçu l’an dernier une facture d’impôt de 80 milliards de dollars, ce qui est ridicule. Ils ont donc protesté et obtenu une réduction à un milliard de dollars, ce qui représente des centaines de fois plus que leurs bénéfices annuels. Ils sont donc imposés à un taux déraisonnable. »

· « Les pots-de-vin sont évidemment un problème majeur. Les Chinois peuvent se permettre de payer des pots-de-vin. Ils sont prêts à le faire. Et vous savez, les États-Unis ne le sont pas, et beaucoup de pays ne le font pas ».

· « La Chine finit donc par être compétitive sans concurrence. Il existe également un système judiciaire partial. En cas de litige juridique, on ne peut jamais être sûr que le jugement sera équitable et qu’on se prononcera en votre faveur si vous avez raison ».

· « Les taux de change sont manipulés, les amendes sont déraisonnables. Partout, des preuves montrent que des membres du gouvernement et leurs familles s’enrichissent à tout va grâce à ce qui se passe là-bas, tandis que la population meurt de faim et vit dans un environnement déplorable».

· « Je pense qu’il faut trouver une solution. Tant que cela n’arrivera pas, beaucoup de ces autres problèmes ne seront pas gérables ».

VIDEO DE L’INTERVENTION DE RONNY JACKSON DEVANT LA COMMISSION AFRIQUE DU CONGRES AMERICAIN LE 25/03/2025

Résistant Congolais

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