KINSHASA, LA CITE DES REVES PERDUS

Une mégalopole laissée à l’agonie par un pouvoir apathique.

Kinshasa, la vibrante capitale de la RDC, sombre dans le chaos. Autrefois surnommée avec fierté la « Kinshasa la belle », elle n’est plus qu’un gigantesque dépotoir à ciel ouvert, asphyxiée par la pollution et délaissée par un régime qui préfère fermer les yeux. Derrière les 17 millions d’habitants qui luttent pour survivre, un constat implacable :

l’indifférence politique tue à petit feu cette mégalopole au potentiel immense.

UNE VILLE ETOUFFEE PAR SES DECHETS ET SON AIR VICIE

À Limete, les rivières ne coulent plus : elles charrient des monceaux de plastique et d’ordures, transformées en égouts nauséabonds.

L’air, lui, est un poison invisible. Avec des niveaux de particules fines (PM2.5) bien au-delà des seuils tolérables fixés par l’OMS, Kinshasa enregistre près de 32 000 décès annuels liés à la pollution, selon l’UNEP. Les habitants suffoquent, dans les embouteillages monstreux, les enfants toussent, mais les solutions, elles, brillent par leur absence.

« Un cloaque géant où les hommes vivent comme des bêtes », dénonce un récent reportage de Paris Match daté 6 mars 2025. L’image choc fait mouche : ici, la dignité humaine est un luxe oublié.

UN REGIME PASSIF, COMPLICE D’UN DESASTRE

Qui est à blâmer ? Les doigts pointent unanimement vers le sommet. Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Félix Tshisekedi promet monts et merveilles : lutte contre la corruption, relance économique, assainissement des villes. Six ans plus tard, le bilan est famélique. La RDC reste le 8e pays le plus corrompu d’Afrique, selon Transparency International. Les institutions, gangrénées par la mauvaise gouvernance, sont incapables de répondre aux besoins criants d’une population abandonnée.

Pendant ce temps, une élite richissime, gavée des minerais du pays – cuivre, cobalt, diamants – et le train de vie extravagant assuré aux élites, vit dans des villas luxueuses, indifférente au calvaire des bidonvilles voisins.

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UNE POPULATION LIVREE A ELLE-MEME

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 73,5 % des Congolais survivent avec moins de 2,15 dollars par jour, rapporte la Banque mondiale. À Kinshasa, l’explosion démographique – de 5 à 17 millions d’habitants en deux décennies – a engendré des quartiers tentaculaires, sans routes praticables, sans eau potable, sans éléctricité, sans espoir. Les initiatives internationales, comme les « solutions basées sur la nature » financées par la Banque mondiale, se noient dans l’immensité du problème.

Face à cela, le régime se contente de discours creux, tandis que la justice, paralysée par les pots-de-vin, laisse les responsables impunis, comme il s’est plaint dernièrement le Ministre de la Justice lui-même.

UN JOYAU QUI POURRAIT BRILLER, MAIS QUI S’ETEINT

Kinshasa avait tout pour être une vitrine africaine : le majestueux fleuve Congo, une culture bouillonnante, une position stratégique.

Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un symbole d’échec, où la passivité du pouvoir et la voracité d’une élite prédatrice condamnent des millions d’âmes à la misère. La plume aiguisée de @fbroizat, de Paris Match, brosse un tableau terrifiant de cette mégalopole à l’agonie :

« Un dépotoir à ciel ouvert où les 35 rivières charrient désormais des montagnes d’ordures (…) La vie animale a fui : ni oiseau, ni chat, ni chien dans ce cloaque géant. Ici, seuls les hommes vivent comme des bêtes », écrit le journaliste.

Mais ce qui a vraiment déserté, c’est l’espoir d’un avenir meilleur.

ET MAINTENANT ?

Le constat est brutal : Kinshasa est une ville à l’abandon, sacrifiée par un régime qui préfère l’inaction à la réforme. Combien de temps encore les Kinois devront-ils payer le prix de cette indifférence ?

La réponse, pour l’instant, reste engloutie sous les montagnes de déchets et de promesses non tenues.

Résistant Congolais

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