La nouvelle politique de la DGDA ( Douane congolaise) sur les territoires occupés par le M23/AFC menace de démanteler la souveraineté nationale et d’enflammer la région.

Beni, République Démocratique du Congo – 27 février 2025 – Une décision choc secoue la RDC. La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) a largué une bombe administrative : une directive, signée par le Directeur Provincial Kayembe Ngindu et datée du 27 février 2025, impose des taxes douanières plein pot sur les marchandises en provenance des zones sous contrôle des rebelles du M23/AFC – Goma-Ville, Goma-Aéro, Bunagana et Ishasha. Fini le régime de réimportation.
Désormais, ces territoires sont considérés comme étrangers à la RDC. Officialisée sous le numéro 003/DGDA/DP/NK/SDAF/IRHEL/2025, cette mesure radicale pourrait faire voler en éclats l’unité nationale et précipiter une catastrophe économique et politique.
UN COUP DE POKER DANGEREUX
Le message est clair : Kinshasa veut étrangler financièrement les zones rebelles. Mais en les traitant comme un État à part, le gouvernement marche sur une corde raide. Cette politique ne se contente pas de taxer des biens ; elle redessine les frontières internes du pays, au risque de les figer pour de bon. Les marchandises venant de Goma ou Bunagana ? Soumises aux mêmes règles que si elles arrivaient du Rwanda ou d’ailleurs. Une gifle symbolique aux rebelles, mais un aveu d’impuissance criant face à leur emprise.
« C’est une erreur monumentale, » tranche Jean-Pierre Mulumba, analyste politique à Kinshasa. « En érigeant des barrières douanières entre ses propres provinces, la RDC admet qu’elle ne contrôle plus ces territoires. C’est un cadeau empoisonné aux rebelles, qui pourraient y voir une légitimation de leur pouvoir. »
LA BALKANISATION A NOS PORTES
Le mot est lâché : balkanisation. En considérant ces zones comme distinctes et étrangères, Kinshasa ouvre une boîte de Pandore. Les conséquences sont terrifiantes :
Légitimation des rebelles : Le M23/AFC, soutenu selon beaucoup par le Rwanda, pourrait transformer cette mesure en argument de propagande.
« Voyez, même Kinshasa nous traite comme un État ! » diraient-ils aux populations locales, renforçant leur emprise.
Fragmentation nationale : Si chaque zone rebelle devient un territoire douanier à part, pourquoi s’arrêter là ? D’autres groupes armés pourraient réclamer leur propre « indépendance économique », morcelant la RDC en une mosaïque ingouvernable.
Abandon des populations : À Goma, Beni ou Ishasha, les habitants, déjà écrasés par la guerre, risquent de se sentir trahis par un gouvernement qui les isole au lieu de les protéger. « Kinshasa nous abandonne, » soupire Marie Ngozi, militante à Goma. « Les rebelles vont en profiter pour nous rallier à leur cause. »
Le spectre d’un pays éclaté, où chaque région fait cavalier seul, n’est plus une fiction. Cette directive pourrait être le premier domino d’une chute irréversible.
UN DESASTRE ÉCONOMIQUE EN VUE
Les retombées ne s’arrêtent pas à la politique. Économiquement, c’est une tempête qui se profile :
Explosion des coûts : Les commerçants devront payer des droits de douane exorbitants pour acheminer leurs marchandises vers le reste de la RDC. Résultat ? Des prix qui flambent et une population affamée.
Effondrement du commerce local : Les entreprises des zones occupées, déjà fragiles, pourraient mettre la clé sous la porte. « On ne peut pas survivre à ça, » lâche Paulin Mutombo, commerçant à Beni. « C’est la mort de notre économie. »
Boom de la contrebande : Face aux taxes, le marché noir va exploser, privant l’État de revenus et armant encore plus les groupes rebelles.
En voulant asphyxier le M23/AFC, Kinshasa risque d’asphyxier son propre peuple.
Et les civils dans tout ça ? Avec 6 millions de déplacés internes, selon l’ONU, la RDC est une cocotte-minute humanitaire. Cette mesure va rendre les vivres encore plus rares, aggravant une crise où les plus vulnérables paient le prix fort. « On est coincés entre les taxes et les balles, » souffle Amina Bakari, humanitaire à Goma.
UN SLOGAN CREUX FACE A LA REALITE
La directive se clôt sur un cri de ralliement : « Tous mobilisés pour une douane d’action et d’excellence ! » Une ironie amère quand on voit le chaos qu’elle sème. À Beni, dans les locaux de la DGDA où trône l’emblème national, l’excellence semble un mirage. Le cachet officiel et la signature de Kayembe Ngindu n’y changent rien : cette décision sent la panique plus que la stratégie.
VERS OU VA LA RDC ?
Kinshasa joue gros. Restaurer son autorité ? Peut-être. Mais à quel coût ?
En traitant les zones rebelles comme un État à part, le gouvernement risque de signer leur acte de naissance. La souveraineté nationale vacille, l’économie s’effrite, et la paix régionale tremble. Une question hante désormais le pays : cette directive est-elle une tentative désespérée de reprendre la main, ou le premier clou dans le cercueil d’une RDC unie?
Pour les Congolais, pris entre les rebelles et un État aux abois, l’avenir n’a jamais paru aussi sombre.
Résistant Congolais
MISE A JOUR DU 05/03/2025
VOICI UN DEMENTI DE LA DGDA: il reste le doute s’ ils sont revenu sur la décision de la DGDA NORD KIVU prise sans réfléchir à ses implications profondes ou bien l’ information n’ était pas correcte. En toute franchise, nous nous penchons pour la première hypothèse mais nous avons le devoir d’ en informer quand même les lecteurs.
