TSHISEKEDI, HOMME SEUL FACE A L’EFFONDREMENT ACCELERE DE SON REGIME

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Alors que les rebelles du M23 enchaînent les victoires spectaculaires, le spectre d’un embrasement total de la République Démocratique du Congo se précise. Félix Tshisekedi, président contesté depuis son arrivée au pouvoir en 2019, est aujourd’hui acculé, impuissant face à l’effondrement de son autorité.

UNE PRESIDENCE NEE DANS LA MANIPULATION

Lorsque Tshisekedi a été proclamé vainqueur des élections de 2018, tout le monde savait que quelque chose clochait. Il n’avait pas gagné, mais Joseph Kabila, alors président sortant, cherchait un successeur docile pour préserver ses intérêts. C’est Corneille Nangaa, président de la commission électorale de l’époque, CENI en sigle, qui a orchestré ce tour de passe-passe.

Ironie du sort, six ans plus tard, Nangaa dirige désormais l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), coalition rebelle dont la branche armée, le M23, inflige une série d’humiliations militaires aux forces de Kinshasa. Son objectif déclaré : renverser Tshisekedi et « réparer l’erreur » qu’il a lui-même aidé à commettre en 2018, comme il a encore une fois déclaré au cours d’une conférence de presse tenue dans la ville de Goma que son mouvement venait de conquérir…

UNE REELECTION BATIE SUR LE CHAOS ELECTORAL

En décembre 2023, Tshisekedi a récidivé avec une élection encore plus controversée. Son homme de paille à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima, lui a attribué un score stalinien et une majorité parlementaire artificielle. Ce simulacre de démocratie, marqué par des fraudes massives et un chaos organisationnel, a été dénoncé par tous les observateurs nationaux et internationaux. Le pays, loin d’une légitimité politique stable, s’est retrouvé plongé dans une crise institutionnelle qui n’a fait qu’aggraver la défiance générale envers son régime.

UNE TENTATIVE DE VERROUILLAGE DU POUVOIR

Ne se contentant pas d’une victoire électorale contestée, Tshisekedi a ouvert un nouveau front en lançant un projet de modification constitutionnelle, visant à s’éterniser au pouvoir, sans limites de nombre et durée de mandats. Cette tentative de coup de force constitutionnel, perçu comme une volonté de neutraliser toute opposition et d’instituer un régime autocratique, a suscité une levée de boucliers tant au sein de la classe politique que dans la société civile. Ce projet a encore davantage fragilisé son autorité, attisant la colère populaire et révélant les fractures internes de son propre camp.

LE M23 EN MARCHE VERS KINSHASA ?

Le 27 janvier, les combattants du M23/AFC ont pris la ville de Goma, chef-lieu du Nord Kivu. Le 16 février, c’était au tour de Bukavu, l’autre grande ville de l’est du pays, de tomber sans grande résistance. Jamais depuis la fin des guerres du Congo en 2003, une rébellion n’avait été aussi puissante. La crainte d’un conflit généralisé en Afrique centrale n’a jamais été aussi forte.

ET PENDANT CE TEMPS, TSHISEKEDI SE MURE DANS LE MUTISME

Absences incompréhensibles : alors que Goma tombait, il était à Davos pour le Forum économique mondial, dont le poids politique et diplomatique est désormais très diminué. Lorsque Bukavu a été envahie, il assistait à une Conférence à Munich sur la Sécurité. Deux crises majeures, deux occasions manquées de montrer du leadership et se battre pour la défense du territoire congolais.

L’ECHEC D’UN PRESIDENT SANS ASSISE

Tshisekedi incarne aujourd’hui la figure tragique d’un dirigeant dépassé par les événements. En 2019, son seul capital politique était son nom : fils d’Étienne Tshisekedi, icône de l’opposition sous la dictature de Mobutu, il bénéficiait de l’aura familiale. Mais en politique, un nom ne suffit pas.

Surnommé « Fatshi », Tshisekedi, élevé essentiellement à Bruxelles et perçu comme affable et bon vivant, pour ne pas dire un « jouisseur », il n’a jamais su naviguer dans l’arène impitoyable de Kinshasa. Là où la richesse colossale du pays est l’objet de luttes acharnées entre élites corrompues, il n’a jamais imposé son autorité, avec sa diplomatie tâtonnante et un manque de vision pour un réel développement du pays.

Son penchant tribal et son népotisme, lui ont encore plus aliéné le soutien populaire, dans un pays où il y a plus de 400 ethnies différentes.

En 2018, lorsqu’il s’est présenté aux élections, il n’était même pas le candidat le plus crédible de l’opposition, qui lui avait préféré Fayulu comme candidat unique. Mais Tshisekedi a choisi de faire cavalier seul, retirant sa signature de l’engagement commun des tous les opposants de l’époque, alimentant les soupçons d’un accord en coulisses déjà conclu avec Kabila, surtout après les rencontres de ses lieutenants avec les délégués de Kabila à Ibiza et Venice….

Et c’est bien ce qui s’est produit : grâce à une manipulation électorale, il a été propulsé à la présidence. Célèbre pour ne pas respecter sa parole, il roula aussi Kabila dans la farine, ne respectant en rien l’accord qu’il avait conclu avec ce dernier. Son régime se caractérise, d’ailleurs, pour un train de vie extravagant des institution politiques et surtout de la présidence, dans un des pays qui demeure parmi les plus pauvres au monde par rapport à son revenu par habitant.

Aujourd’hui, le pays s’effondre et son autorité avec lui. Avec un front de guerre qui ne cesse de progresser de l’ Est vers l’Ouest du pays, la question n’est plus de savoir s’il peut continuer de gouverner, surtout sans envisager une manœuvre politique d’ enverguer et sans négocier avec les rebelles, mais combien de temps encore il pourra tenir dans cette apathie politique et sécuritaire, avant que l’Histoire ne le rattrape et lui demande des comptes.

Résistant Congolais

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