La débâcle de Bukavu après celle de Goma: dramatique 14 février 2025 en RDCongo

Le 14 février 2025 restera dans les annales de la RDC comme le jour où l’équilibre du pouvoir s’est effondré. En une série d’attaques fulgurantes, le M23 a lancé une offensive décisive qui a vu, après la chute de Goma, celle de Bukavu, deux villes jadis considérées comme les remparts de la stabilité dans l’est du pays. Ce renversement de situation a dévoilé, en un éclair, l’incapacité du gouvernement de Félix Tshisekedi à anticiper et à contrer une menace qui gagnait en intensité.

Dans le tumulte de cette journée fatidique, la capture de l’aéroport de Kavumu, à proximité de Bukavu, a ajouté une nouvelle dimension à la crise. En s’emparant de ce point stratégique, le M23 a non seulement paralysé les opérations militaires et humanitaires, mais a également souligné le manque de réactivité d’un régime pris au dépourvu.

Au-delà des frontières de l’est, l’onde de choc a résonné sur la scène internationale. L’effondrement de ces bastions a rapidement attisé les tensions régionales, exacerbant les accusations de soutien présumé du Rwanda aux rebelles et plongeant le gouvernement congolais dans un isolement diplomatique croissant. Tandis que la communauté internationale s’interrogeait sur l’avenir d’un pays autrefois considéré comme un pilier de la stabilité en Afrique, les appels à une intervention urgente se multipliaient.

Ce 14 février tragique illustre non seulement la montée en puissance d’un groupe rebelle déterminé, mais aussi les erreurs stratégiques et l’indécision d’un régime incapable de protéger son territoire. En un seul jour, la RDC a vu se dessiner les contours d’un nouveau conflit, marquant un tournant majeur dans son histoire politique et sécuritaire.

La débâcle de Goma et de Bukavu met en lumière, sans ambages, les erreurs stratégiques du régime de Félix Tshisekedi dans la gestion de ce conflit qui tourne désormais à sa défaveur.

Sur le plan politique, Tshisekedi apparaît comme un leader démuni face à l’escalade de la crise.

Ses promesses répétées de restaurer l’ordre dans l’est du pays se sont révélées être de vains slogans.

Plutôt que d’anticiper l’offensive du M23, le président a tardé à mobiliser ses forces et à instaurer une stratégie de défense cohérente, laissant ainsi le terrain libre aux rebelles. Cette incapacité à protéger les bastions stratégiques, jadis symbole de son autorité, a renforcé les critiques internes et terni l’image du gouvernement, rappelant douloureusement les échecs du passé.

Sur le plan sécuritaire, les erreurs de calcul se multiplient. La défense insuffisante des points névralgiques, comme l’aéroport de Kavumu, révèle une coordination militaire défaillante. Le choix d’une posture hésitante face à une offensive rapide a non seulement précipité la chute de ces villes clés, mais a aussi mis en exergue une stratégie militaire mal adaptée aux enjeux contemporains. Ce manque de réactivité a ouvert la voie à une extension de l’influence du M23, menaçant désormais l’ensemble de l’édifice sécuritaire national.

Sur le plan diplomatique, l’isolement s’est accentué. Au lieu d’affirmer une position ferme et de dénoncer avec clarté le soutien présumé du Rwanda au M23, Tshisekedi s’est retrouvé à naviguer en terrain glissant. Une diplomatie hésitante et une communication maladroite ont amplifié les tensions, tant sur le plan régional qu’international. Les partenaires traditionnels de la RDC, ainsi que la communauté internationale, pointent désormais du doigt une gestion intransigeante et peu convaincante de la crise.

En définitive, la débâcle de Goma et Bukavu n’est pas uniquement le reflet d’une offensive bien orchestrée par le M23: elle expose également les failles majeures d’une gestion politique et sécuritaire erronée. Face à ce revers, l’avenir de Tshisekedi semble compromis, alors que les critiques s’intensifient et que le pays se retrouve à la croisée des chemins, entre instabilité régionale et isolement international.

Sa politique reste insondable car Kinshasa refuse de négocier avec les rebelles mais elle est incapable de le vaincre militairement: les congolais, angoissés, se demandent quel est le plan qui vise le régime Tshisekediste, avec un président en plein déplacement le jour de la débâcle de Bukavu et dont la première ministre, elle aussi , s’ absente du pays le même jour, sans offrir à l’opinion publique congolaise une quelconque stratégie de solution de crise.

A cela s’ajoutent les anathèmes des militants de l’ Udps qui menacent de s’attaquer aux Eglises Catholiques, dimanche prochain, à cause de la tentative désespérée des Évêques Catholiques de trouver une solutions négociées entre les parties en conflit, en donnant ainsi une image très divisée de la société congolaise, entre fanatisme tribale et volonté pragmatique de mettre un terme à celle que certains préfigurent comme la deuxième guerre mondiale africaine.

Résistant Congolais

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