
Au cœur des intrigues politiques congolaises, une tempête secoue l’Assemblée nationale : une pétition explosive vise à éjecter Vital Kamerhe de son perchoir présidentiel. Lancée par un groupe de députés nationaux, dont des figures de l’UDPS comme Crispin Mbindule, cette initiative a déjà récolté plus de 125 signatures – un chiffre qui dépasse allègrement le seuil requis pour déclencher un séisme institutionnel.
Ce n’est pas une simple fronde ; c’est une charge frontale contre un homme autrefois allié clé de Félix Tshisekedi, mais aujourd’hui perçu comme un obstacle dans les luttes d’influence au sein de l’Union sacrée.
Les griefs fusent, percutants et implacables : opacité dans la gestion des fonds publics, décisions unilatérales qui bafouent la collégialité, incompétence flagrante, et une administration « personnalisée » qui prive les députés de soins de santé, de moyens pour leurs missions parlementaires, et même d’émoluments versés au compte-gouttes – à peine 15 millions de francs congolais par tranche. Mais ce qui frappe au cœur de cette rébellion, c’est l’accusation de déclarations contradictoires, brandie par la majorité comme une arme fatale.
D’un côté, Kamerhe prône publiquement un dialogue politique ; de l’autre, ses positions sur l’insécurité persistante à l’Est et l’occupation rwandaise sèment le doute, contredisant les lignes fermes de l’UDPS et de la coalition présidentielle. Par exemple, en février 2025, alors que le cercle restreint de Tshisekedi adoptait une stance intransigeante contre le M23 et ses soutiens rwandais, Kamerhe, originaire de l’Est, a fait l’objet d’un examen minutieux pour ses déclarations perçues comme trop poussées, appelant à une approche diplomatique qui frôle la conciliation avec Kigali – une position qui heurte de front la ligne anti-rwandaise dominante au sein de la majorité.
Ses absences remarquées lors des échanges récents de l’Union sacrée exacerbent ces fissures, transformant des alliés en accusateurs qui voient en lui un frein à l’unité face aux défis électoraux imminents. Ces incohérences ne s’arrêtent pas là. Du haut de son perchoir à l’Assemblée nationale, Kamerhe a multiplié les déclarations publiques qui détonnent avec la ligne politique de la majorité. En juin 2025, lors d’une séance plénière, il a souligné la nécessité d’un « dialogue » pour résoudre les crises sécuritaires à l’Est, allant jusqu’à évoquer une collaboration avec des forces internationales – une idée qui contredit ouvertement la posture souverainiste de Tshisekedi, qui rejette tout « dialogue imposé » comme une ingérence extérieure. Un autre exemple saillant remonte à novembre 2024, lors d’un échange houleux avec le député Daniel Aselo : Kamerhe a défendu une gestion plus « flexible » des alliances régionales, contredisant la fermeté de la majorité sur l’isolement du Rwanda, ce qui a alimenté les soupçons d’une double loyauté.
Pour les initiateurs de la pétition, ces positions – réelles ou instrumentalisées – ne sont pas anodines : elles justifient pleinement cette offensive, révélant un leader qui parle d’une voix mais agit d’une autre, minant la transparence, la loyauté et l’unité au sein de la majorité.
Mais attention : cette pétition n’est pas un coup de bluff. Selon le Règlement intérieur de l’Assemblée (article 31), avec plus de 125 signatures – soit bien au-delà du quart des 500 députés requis pour viser le président –, elle est pleinement recevable. Le processus est clair et impitoyable : dépôt suivi d’un débat dans les 72 heures, présidé par le doyen d’âge pour éviter tout biais, puis un vote à la majorité absolue (251 voix). Si elle passe, Kamerhe est éjecté, et une nouvelle élection du bureau s’ensuit. Des précédents existent, comme la tentative avortée de décembre 2024 contre lui pour des violations similaires.
L’issue ? Incertaine, mais explosive. Avec la session parlementaire qui s’ouvre le 15 septembre 2025, cette pétition pourrait bien marquer la fin d’une ère pour Kamerhe. Dans ce jeu de pouvoir, les contradictions de Kamerhe – amplifiées par ses déclarations publiques du perchoir et quand il était en voyage en Ouganda – servent de catalyseur à une majorité qui n’hésite plus à trancher dans le vif, rappelant que dans la politique congolaise, la loyauté n’esty pas nuancées, comme les fréquents déclarations contradictoires du caméléon national.
Résistant Congolais