SCANDALE AU PARLEMENT DE LA RDC : DES MILLIONS $ DETOURNES, DES DEPUTES SURPAYES ET UN PEUPLE OUBLIE

Kinshasa, RDC — Un rapport explosif du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) jette une lumière crue sur les coulisses du Parlement de la République Démocratique du Congo. Les présidents de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, et du Sénat, Sama Lukonde, sont accusés d’avoir détourné des centaines de millions de dollars destinés au fonctionnement de leurs institutions. Ces fonds, selon l’organisation, auraient servi à engraisser les portefeuilles de députés déjà grassement payés, pendant qu’une majorité de Congolais croupit dans la misère. Un scandale qui ravive la colère d’un peuple lassé des promesses creuses et des injustices criantes.

UNE GABEGIE A UN MILLIARD DE DOLLARS

Le CREFDL, connu pour ses enquêtes incisives sur la gestion des deniers publics, a passé au crible les dépenses parlementaires entre 2021 et 2023. Le constat est vertigineux : 1,1 milliard de dollars engloutis en trois ans. L’Assemblée nationale, dirigée jusqu’à récemment par Christophe Mboso, aurait à elle seule consommé 60 % de cette somme, soit 660 millions de dollars. « Dans un pays où six habitants sur dix vivent sous le seuil de pauvreté, ces chiffres sont une insulte », tonne le rapport.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Vital Kamerhe, figure influente et président actuel de l’Assemblée, est directement mis en cause. On lui reproche d’avoir fait débloquer des fonds pour un centre de santé destiné aux députés — un projet fantôme, selon le CREFDL, puisque aucune brique n’a été posée. « L’argent a disparu, mais le centre n’existe pas», assène l’organisation, laissant planer le spectre d’un détournement éhonté.

DES SALAIRES INDECENTS AU SOMMET, DES MIETTES EN BAS

Les révélations du CREDL les plus troublantes concernent les émoluments des élus. Le rapport estime que Kamerhe et Lukonde recevraient chacun 100 millions de dollars pour les frais de fonctionnement de leurs chambres. Une manne qui, loin de servir l’intérêt public, serait utilisée pour surpayer les 500 députés de l’Assemblée nationale. Un calcul simple donne le tournis : avec un budget annuel de 220 millions de dollars, chaque député pourrait empocher jusqu’à 33 000 dollars par mois. Cela représente 198 millions par an rien que pour leurs salaires, laissant une poignée de millions pour tout le reste.

Pendant ce temps, le reste de la fonction publique végète dans une précarité indigne. Un enseignant gagne péniblement 100 dollars par mois, un policier 176 dollars, un professeur d’université 1 200 dollars. Même un médecin, pilier de la société, doit se contenter de 600 dollars. « Comment un député peut-il toucher 33 000 dollars quand un docteur qui sauve des vies n’a presque rien ? », s’indigne un citoyen sur les réseaux sociaux, où la polémique fait rage.

UNE INDIGNATION QUI MONTE

La publication du rapport a déclenché une tempête sur la toile. «Levons-nous contre cette injustice et le train de vie scandaleux des institutions!», clame un internaute, tandis qu’un autre interpelle le président Félix Tshisekedi : « Vous avez promis un Congo meilleur, inspiré par l’idéal socialiste de l’UDPS et de baisser le train de vie extravagant des institutions. Agissez ! » Ces cris d’alarme résonnent dans un pays miné par la corruption — classé parmi les 20 nations les plus corrompues au monde en 2021 — et où les richesses minières profitent à une élite pendant que la population s’enfonce dans la pauvreté.

UN APPEL PRESSANT A L’EQUITE

Alors que la RDC tire des milliards de son sous-sol mais laisse son peuple dans le dénuement, le scandale du Parlement sonne comme un cri d’urgence.

« Rien ne justifie ces privilèges indécents accordés à une poignée d’élus pendant que le peuple souffre », martèle le CREFDL.

Les regards se tournent désormais vers Félix Tshisekedi, sommé par les citoyens de mettre fin à cette gabegie et de redistribuer les richesses de manière équitable. Sa réponse pourrait bien déterminer l’avenir d’une nation où l’iniquité sociale est actuellement particulièrement scandaleuse.

Résistant Congolais

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Sources :

Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL)

Banque mondiale

Fonds monétaire international (FMI)

Rapports budgétaires du ministère des Finances de la RDC

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