LA BELGIQUE ENTRE EN SCENE DANS LE CONFLIT EN RDC, AVEC 400 COMMANDOS A KINDU

Dans un coup de théâtre audacieux, la Belgique a déployé entre 300 et 400 commandos à Kindu, au cœur de la province du Maniema en République Démocratique du Congo (RDC).

Officiellement, ces soldats d’élite sont là pour former les Forces Armées de la RDC (FARDC) dans leur lutte acharnée contre le groupe rebelle M23/AFC.

Mais les rumeurs et les accusations laissent planer un doute : et si cette mission dépassait le simple cadre de l’entraînement pour basculer dans une implication directe ?

Je vous propose une plongée dans les entrailles de cette intervention, avec ses enjeux stratégiques, ses risques diplomatiques et ses répercussions humanitaires, sans oublier sa conformité avec les règles de l’Union africaine (UA).

SUR LE CHAMP DE BATAILLE : UN COUP DE POUCE OU UN COUP DANS L’EAU ?

Sur le plan militaire, l’arrivée des commandos belges pourrait donner un nouvel élan à une FARDC en difficulté. Ces experts en navigation terrestre, en soins tactiques et en neutralisation d’engins explosifs ont les compétences pour transformer des unités congolaises souvent mal équipées et désorganisées. Pourtant, si leur rôle se cantonne à la formation, comme l’affirme Bruxelles, l’impact risque de rester marginal face à un M23/AFC qui avance à grands pas, s’emparant de villes clés comme Walikale et avançant à présent vers Kisangani. Une intervention directe des Belges dans les combats pourrait faire pencher la balance, mais à quel prix ? Une escalade militaire serait alors quasi certaine, surtout si le Rwanda, soupçonné de soutenir les rebelles, décide de durcir le ton, après la rupture des relations diplomatique avec la Belgique.

DIPLOMATIE SOUS TENSION : UN JEU D’EQUILIBRISTE

Côté diplomatique, la Belgique joue avec le feu. Le Rwanda, qui nie officiellement tout soutien au M23/AFC tout en justifiant une présence militaire à sa frontière pour « sécuriser son territoire », voit rouge. En mars 2025, Kigali a claqué la porte à Bruxelles, accusant la Belgique d’ingérence dans une crise régionale déjà explosive.

Ce déploiement belge pourrait torpiller les fragiles efforts de médiation de l’Union africaine, SADC-EAC, qui insiste sur des

« solutions africaines » pour désamorcer le conflit.

La Belgique se retrouve dans une position délicate : soutenir son ancien protectorat congolais tout en évitant de mettre de l’huile sur le feu avec un voisin rwandais prêt à en découdre.

HUMANITAIRE : LES CIVILS DANS LA LIGNE DE MIRE

Et puis, il y a le coût humain. L’est de la RDC est déjà un champ de ruines humanitaires, avec des millions de déplacés et des atrocités quotidiennes. L’arrivée de troupes étrangères, même sous couvert de formation, pourrait aggraver une situation au bord du gouffre. Plus de combats, c’est plus de morts, plus de familles déracinées, plus de chaos dans une région où les ONG peinent à suivre. Si le conflit s’intensifie, les dommages collatéraux deviendront inévitables, et ce sont les civils, une fois encore, qui paieront le prix fort.

LEGALITE : DANS LES CLOUS, MAIS A QUEL PRIX ?

Juridiquement, ce déploiement tient la route. La Charte de l’UA, dans son Article 4(c), autorise un État membre à demander de l’aide pour rétablir la paix. Si Kinshasa a donné son feu vert, la Belgique est dans son bon droit. Mais le diable se cache dans les détails :

l’UA privilégie les initiatives régionales, et cette intervention européenne pourrait être perçue comme un affront à son autorité. Légal, oui, mais politiquement risqué.

VERDICT : UNE ARME A DOUBLE TRANCHANT

Au final, ce déploiement belge est un pari audacieux aux conséquences incertaines. Il pourrait redonner un souffle à la FARDC et freiner l’élan du M23/AFC, mais il menace aussi d’embraser une région déjà à cran.

Pour éviter le pire, Bruxelles devra jouer finement, en synchronisant ses efforts avec l’UA et les acteurs locaux. Sans cette coordination, la Belgique risque de se retrouver piégée dans un conflit qu’elle ne pourra ni maîtriser ni quitter facilement. Sans considérer l’implication toujours plus marqué, dans le conflit, de l’Ouganda, où le fils de Museveni en personne, le Général Kainerugaba, coordonne les opérations militaires en RDCongo et qui a déjà dans le passé manifesté toute son adversité à la présence de « mercenaires blancs » dans le conflit en RDCongo.

Une chose est sûre : dans l’est de la RDC, chaque pas en avant est un pas sur un fil tendu au-dessus du vide.

Résistant Congolais

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