L’ EAC ET LA SADC UNISSENT LEURS FORCES A HARARE, ELABORANT UNE FEUILLE DE ROUTE POUR LA PAIX EN RDC

Dans un élan concret pour la stabilité régionale, les ministres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) se sont réunis à Harare, Zimbabwe, les 17 et 18 mars 2025. Leur mission : forger une feuille de route audacieuse pour mettre fin à la crise qui ravage l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

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DETAILS DE LA FEUILLE DE ROUTE D HARARE SUR LA RDC

Cette rencontre, qui fait suite au sommet de Dar es Salaam en février 2025, marque une étape décisive dans la quête d’une paix durable dans une région minée par des décennies de conflits. Les discussions ont été intenses, les enjeux colossaux, et les décisions prises pourraient redessiner l’avenir de l’Afrique centrale et australe.

UNE REPONSE COORDONNEE A UNE CRISE PERSISTANTE

La réunion de Harare a été coprésidée par Musalia Mudavadi, ministre des Affaires étrangères du Kenya pour l’EAC, et Amon Murwira, ministre zimbabwéen de l’Enseignement supérieur, représentant la SADC. Pendant deux jours, les ministres de 14 pays ont passé au crible la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, s’appuyant sur un rapport clé des chefs de défense des deux blocs régionaux. « Nous avons examiné en profondeur les recommandations des chefs de défense sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités, » a déclaré Mudavadi dans un tweet relayé par People Daily. « Notre objectif est clair : une approche globale qui allie interventions politiques et militaires. »

Le résultat de ces délibérations ? Une feuille de route ambitieuse, conçue pour attaquer le problème sous tous les angles.

À court terme, elle mise sur un cessez-le-feu immédiat et la relance des pourparlers avec toutes les parties, y compris les rebelles du M23/AFC qui contrôlent des pans entiers du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. « Il est impératif que toutes les parties s’assoient à la table des négociations, » a martelé Murwira, cité par

allAfrica.com

. « La paix ne peut être imposée ; elle doit être négociée. » À moyen et long terme, le plan prévoit le retrait des forces étrangères de la RDC – un clin d’œil à la souveraineté nationale – et la réouverture de l’aéroport de Goma, fermé depuis l’offensive du M23.

UNE MOBILISATION FINANCIERE INEDITE

Ce qui distingue cette initiative, c’est son accent mis sur les moyens concrets pour la soutenir. « Nous avons convenu de mobiliser conjointement des ressources financières pour financer cette feuille de route, » a révélé Mudavadi dans une déclaration à Capital News. « C’est un aspect souvent négligé, mais crucial pour la réussite de nos efforts. » Ces fonds ne serviront pas seulement à appuyer les opérations militaires, mais aussi à financer des programmes de développement régional et à neutraliser les groupes armés, s’attaquant ainsi aux racines du conflit. Une approche pragmatique qui pourrait faire la différence là où d’autres initiatives ont échoué.

Cette feuille de route s’inscrit dans la continuité d’accords antérieurs, comme la Déclaration de Nairobi de 2013 ou la feuille de route de Luanda de 2022, tout en y ajoutant un mécanisme de suivi rigoureux. Un comité technique conjoint sera chargé de veiller à ce que les engagements pris à Harare ne restent pas des promesses en l’air, un écueil fréquent dans les efforts de paix en RDC.

UN TOURNANT POUR LA REGION ?

La réunion de Harare pourrait bien être le tournant tant attendu dans la crise de l’est de la RDC. En unissant leurs forces, l’EAC et la SADC envoient un signal fort : la paix en RDC est une priorité régionale qui exige une action concertée et soutenue. Mais le chemin reste semé d’embûches. Le déficit de confiance entre les belligérants, la complexité de la situation sécuritaire et la présence persistante de groupes armés sont autant de défis à relever.

Pour l’instant, la feuille de route reste un document interne, mais ses effets pourraient bientôt se faire sentir sur le terrain. Les regards se tournent désormais vers le prochain sommet des chefs d’État, où ces recommandations seront examinées et, espérons-le, validées. Une chose est sûre : cette alliance historique entre l’EAC et la SADC place la région à un carrefour décisif.

La paix est-elle enfin à portée de main, après l’échec retentissant mais prévisible des négociations improvisées à Luanda ?

Résistant Congolais

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