UN PAYS TRAHI : LE « COMPROMIS AFRICAIN » DE 2018, UN MIRAGE CONGOLAIS SOURCE DE DESTABILISATION DE LA RDC

Au cœur de l’Afrique, une tempête politico-militaire fait rage. La République Démocratique du Congo (RDC), terre de richesses inouïes mais rongée par des décennies de conflits, se tient à un carrefour périlleux.

L’accord de 2018, entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi (voir image plus haut), censé ouvrir une ère de stabilité, s’est mué en un symbole de promesses brisées et de pouvoir volé.

Lorsque Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de 2018, l’annonce n’a pas résonné comme un triomphe, mais comme un murmure de fraude, un écho qui s’est amplifié des ruelles animées de Kinshasa aux collines ensanglantées de l’est. La légitimité de son gouvernement s’est effondrée avant même de naître, et les répercussions plongent aujourd’hui le pays dans un chaos retentissant.

UN PRESIDENT SUR UN TRONE FRAGILE

La victoire de Tshisekedi devait incarner un renouveau, mais elle a vite pris des airs de vieux feuilleton. Les observateurs de l’Église catholique, influents dans le pays, ont crié au scandale : selon eux, ce n’est pas Tshisekedi qui avait remporté le scrutin. Pourtant, dans une manœuvre obscure attribuée à un pacte avec l’ancien président Joseph Kabila, Tshisekedi s’est vu offrir le fauteuil présidentiel. Résultat ? Un pouvoir rongé par le doute dès ses premiers pas. « On nous a promis du changement, mais on a eu droit au même refrain », soupire un commerçant de Kinshasa, le regard las.

« Comment croire en un gouvernement né d’une tromperie? » Sa voix porte l’écho d’un peuple désabusé, trahi par ceux qui prétendent le guider.

UNE ELITE DECHIREE, UN PAYS EN MIETTES

À l’ombre des palais, l’entente entre Tshisekedi et Kabila n’a pas tenu longtemps. Ce qui ressemblait à une alliance de circonstance s’est transformé en un bras de fer acharné, fracturant l’élite politique congolaise.

Kabila, hier marionnettiste en chef, a vu ses ficelles se couper, mais pas sans résister. Dans un pays qui implore l’unité, les dirigeants s’écharpent dans une lutte de pouvoir digne d’un drame shakespearien, indifférents au grondement qui monte de l’est.

L’EST EN FEU, KINSHASA EN SOURDINE

Dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, le prix de cette mascarade se paie en vies humaines. Les groupes rebelles, comme le M23/AFC (avec à sa tête l’ancien président de la CENI – commission électorale nationale indépendante – de 2018, Corneille Nangaa, comme par hasard), profitent du vide laissé par un pouvoir vacillant pour semer la terreur. La chute de Goma en janvier 2025 et de Bukavu, fin fevier 2025, ne sont pas que des revers militaires : ce sont des gifles cinglantes à un gouvernement incapable de défendre ses frontières.

Plus de sept millions de déplacés errent dans leur propre pays, leurs existences réduites à des chiffres dans une guerre sans fin. « Ils parlent de paix, mais nous ne voyons que des combats », lâche un fermier chassé de Rutshuru, le visage marqué par le désespoir. La méfiance envers un régime jugé illégitime et non respect de ses engagements, paralyse toute tentative de dialogue avec ces groupes armés, qui flairent la faiblesse comme des prédateurs en chasse.

LE MONDE REGARDE, IMPUISSANT

La communauté internationale, qui misait sur l’accord de 2018 pour apaiser les tensions et « éviter un coup d’ état », selon Corneille Nanga, se retrouve les mains liées. Soutenir Tshisekedi, c’est risquer d’attiser le feu; l’abandonner, c’est précipiter le pays dans l’abîme. Les aides promises restent bloquées, les diplomates s’agitent en vain, et les sommets mondiaux se contentent de mots creux.

« L’élection de 2018 était une chance ratée pour la RDC », tranche un analyste politique chevronné. « Au lieu d’un nouveau départ, elle a figé les vieilles dynamiques de pouvoir, exposant le pays à une instabilité chronique. » Le monde observe, mais personne n’ose plonger dans la mêlée.

UN SURSAUT OU LA CHUTE

Les plaies de la RDC sont profondes, et les cicatrices de 2018 saignent encore. Un gouvernement en quête de légitimité, une nation écartelée par la défiance, un conflit qui dévore l’espoir : voilà l’héritage amer d’un accord bafoué.

Pour sortir de ce bourbier, le pays doit reconquérir ce qu’il a perdu : la confiance. Des élections transparentes (pas comme celle non crédibles de 2023) et un dialogue inclusif ne sont pas des luxes, mais des cordes de secours pour une nation au bord du précipice.

La question n’est plus de savoir si la RDC peut survivre à ses promesses trahies. C’est de savoir si elle peut renaître de leurs cendres.

L’accord de 2018, censé apaiser les tensions en République Démocratique du Congo (RDC), s’est effondré sous le poids de ses propres failles (Tshisekedi ne l’a pas respecté), laissant le pays aux prises avec une instabilité chronique.

Loin d’être une solution, il a donné au gouvernement Tshisekedi une légitimité minée. Dans l’est, les violences continuent de prospérer, alimentées par des groupes armés que l’accord n’a ni désarmés ni réconciliés. Pour sortir de cette impasse, la RDC doit aujourd’hui dépasser les promesses creuses et s’attaquer aux racines du chaos : une gouvernance affaiblie, des ingérences étrangères et une économie pillée aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.

Sans une volonté ferme de transparence, de justice et vraie démocratie, la paix risque de demeurer un horizon toujours plus lointain dans le tumulte congolais.

Résistant Congolais

Laisser un commentaire