A MUNICH, TSHISEKEDI ABANDONNE LE THESE DE L’AGGRESSION ETRANGERE POUR ACCUSER L’OPPOSANT « KABILA »

Lors d’une allocution inattendue à Munich, lors de la Conférence sur la Sécurité le 14/02/2025, le président Félix Tshisekedi a brusquement renversé le scénario officiel en désignant Joseph Kabila comme le marionnettiste de la rébellion du M23/AFC.

Jusqu’à présent, le gouvernement congolais accusait sans relâche le Rwanda de manipuler les rebelles pour semer la déstabilisation dans l’est du pays. Ce revirement fracassant jette une ombre sur le narratif du régime, surtout en politique étrangère, qui peine désormais à expliquer cette contradiction.

Et cela, dans un moment d’extrême tension interne, avec la prise de Bukavu, chef lieu de la province du Sud Kivu, par les rebelles du M23/AFC.

En pointant du doigt un ancien dirigeant national, Tshisekedi semble vouloir détourner l’attention de ses propres échecs, notamment son incapacité à contenir l’offensive du M23/AFC.

Alors qu’il clamait hier encore que les actions des rebelles étaient l’œuvre d’une ingérence étrangère (celle du Rwanda), il endosse aujourd’hui la responsabilité d’une manœuvre interne, révélant ainsi les failles de sa stratégie sécuritaire, politique et surtout diplomatique, centré dans la dénonciation d’une « agression » de la part d’un pays voisin.

Ce double discours, tantôt focalisé sur une menace extérieure que sur une rivalité domestique, fragilise la crédibilité du gouvernement et sa position diplomatique. Les incohérences s’accumulent et la confusion gagne tant les observateurs internationaux que les acteurs politiques locaux.

Dans ce contexte, l’image d’un M23/AFC manipulé par des puissances étrangères se délite, laissant place à une lutte de pouvoir dont les véritables enjeux restent désormais opaques, tout en relevant d’un « guerre civile », congolo-congolaise.

En définitive, ce revirement de communication s’inscrit dans une logique récurrente chez Tshisekedi, qui se montre prompt à chercher des boucs émissaires – soit-ils contradictoires – pour masquer ses propres insuffisances. En multipliant les accusations – qu’elles visent des puissances étrangères ou des figures politiques internes et de l’opposition politique – le président tente de détourner le regard des échecs de sa gestion, miné d’ailleurs par la corruption, les détournements et le manque de vision politique.

Mais cette stratégie de déviation ne fait qu’approfondir le fossé entre un gouvernement en crise et une population de plus en plus méfiante, fragilisant encore davantage sa position aussi bien sur la scène nationale qu’ internationale.

Résistant Congolais

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